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mardi 20 août 2019

Le G7 jouera-t-il le grand jeu de la politique de l'unité?

                                                     Source : Radio Vinci, août 2019

Le Groupe des Sept, France, Allemagne, Italie, Grande Bretagne, États-Unis, Canada et Japon, mieux connu sous l'abréviation G7, qui rassemble les chefs d'État et de gouvernement de sept des principales puissances mondiales se réunira du 24 au 26 août à Biarritz dans le sud de la France. Cette année ce qui rend distinct cette réunion ce n'est pas le thème dédié à la lutte contre les inégalités, qu'elles soient sociales, environnementales ou encore sécuritaires sur les cinq continents, déjà discutées dans les organisations internationales comme l'ONU, mais la guerre commerciale entre Washington et Pékin, les tensions autour de l'Iran et le bras de fer sur le Brexit comme le démontre l'agenda de la rencontre du 19 août au Fort de Brégancon entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine favorable à l'Europe de l'Atlantique à l'Oural. 

D'autres sujets contextuels seront traités avec ou sans la participation de Donald Trump, Boris Johnson et Matteo Salvinni au G7 2019 de Biarritz tels que la taxation des géants du numérique, la crise Hong-kongaise, l'élection éventuelle d'un gouvernement d’extrême droite en Italie hostile à l'Union européenne et le positionnement l'Italie comme premier pays membre du G7 à intégrer le projet d'infrastructures maritimes, ferroviaires et numériques en Europe et en Afrique lancé par Pékin en 2013. De manière globale jamais cette réunion annuelle ne s'est annoncée aussi tendue pas même au moment où l'axe Paris-Berlin en partenariat avec la Russie a refusé de participer à la guerre en Irak en 2003. Quoi qu'on en dise, la tenu d'un G7 à Biarritz dans le sud de la France aggravent aussi les préoccupations indépendantistes au pays Basque, en Catalogne et en Galice.

Des troubles politiques et désordre social menacent aujourd’hui encore l'unité politique de l'Espagne. L'Espagne est un État des autonomies, dont l'architecture institutionnelle est née en 1979 avec l’approbation du Statut d’autonomie de la Catalogne, reconnue par la Constitution de 1978 comme une nationalité historique, de même que le Pays basque et la Galice. Mieux encore, une majorité d’indépendantistes basques et catalans sont favorables à l'Union européenne. Leurs convictions sur l’engagement des Communautés autonomes dans la politique communautaire sont connues. C'est dans un tel contexte que la Direction générale de la sécurité intérieure de France s'attend à ce que des casseurs internationaux instrumentés convergent entre des territoires proches par leur localisation de l'Eurocité basque Bayonne-San-Sebastián qui s'étend le long de cinquante kilomètres de côtes du golfe de Gascogne, de part et d'autre de la Bidassoa, petit fleuve qui forme la frontière entre la France et l'Espagne.

jeudi 8 août 2019

Quels enjeux pour le Rendez-vous 2019 de Moncton du Réseau des villes francophones et francophiles d'Amérique RVFFA dans les croisières culturelles de 50 à 400 passagers?


Source : Rapport de la CLIA 2019: de plus en plus de nord-américains dans les croisières  


Depuis sa création en 2015, une note d'originalité du Réseau des villes francophones et francophiles d'Amérique RVFFA fut la reconnaissance par des décideurs du Rendez-vous 2017 de Québec du RVFFA du potentiel de création de richesse des croisières culturelles maritimes et fluviales de 50 à 400 passagers des principaux lieux du fait francophone nord-américain. L'état de situation de la transformation digitale de ce segment du marché favorise de plus le développement d'occasions d'affaires et l'expansion de l'écosystème du circuit marchand des données de masse appliqué aux nouvelles interfaces des médias socionumériques. La force des usages est de gommer les limites institutionnelles et théoriques d’un espace, de ne plus être contraint par le temps, et d’adapter l’offre et la demande en fonction de la météo, de la disponibilité ou la proximité par rapport à un lieu. Cet engouement profite aussi aux logiciels d'analyse des médias sociaux capables de déterminer les tendances et ruptures de l'opinion sur internet plus fiables que les sondages. 


Beaucoup de questions se posent à l'axe tourisme du Rendez-vous 2019 du RVFA qui se tiendra du 15 au 17 août à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Quels produits et expériences touristiques devraient être développés et améliorés pour les croisières culturelles maritimes et fluviales de 50 à 400 passagers? Quels sont les lignes directrices du développement durable, des partenariats et des aménagements en infrastructure? Quels sont les besoins en R&D qui pourraient être satisfaits dans une structure réunissant les parties prenantes provenant de l’université, de l’industrie et du gouvernement? Cette manière de voir s'inscrit dans le cadre d'une géopolitique du risque défini ici comme une problématique culturelle, sociale, et même morale. Car quoi qu'on en dise, nombreuses sont les conclusions politiques, économiques, religieuses que l'on tire de l'examen des faits de population visant à expliciter les dynamiques sociales et historiques contemporaines des variétés locales de la langue française des principaux lieux du fait francophone nord-américain. 


Ainsi, par exemple au Nouveau-Brunswick, depuis la Commission Byrne de 1963 sur les finances et la taxation municipale, la qualité de vie des francophones et des autochtones s'est beaucoup améliorée mais la langue française comme caractéristique culturelle, sociétale et nationale doit sans cesse être légitimée. De fait, la faible majorité accordé au Parti libéral et au Parti progressiste conservateur, respectivement lors des élections provinciales de 2014 et 2018 confirme le retour à un système des partis marqué par la division de l'électorat sur une base linguistique et religieuse. L'ère progressiste-conservateur 1970-1987 de Richard Hatfield, un anglophone protestant et de Jean-Maurice Simard, un francophone catholique, valorisant l’égalité réalisée par le prisme de l’équité à l'endroit des minorités de langue officielle est bel et bien morte. Et pour cause. Les héritiers de Lord Durham favorables à l'assimilation des francophones affirment aujourd’hui encore que la province du Manitoba était aussi bilingue à sa fondation en 1870, mais n'a pas conservé ce statut. 


C'est pourquoi le parti ministériel au Québec doit mettre à l'agenda du Sommet de Québec sur le rapprochement de la francophonie canadienne, 16 et 17 juin 2020, le respect de la Loi sur les langues officielles par les partis politiques. Car s'il est vrai  que l'ancrage assure la cohésion de la communauté politique et des accomodements nécessaires à la bonne marche de la société canadienne, il devient impératif d'inventer les moyens d'assurer cette cohésion par l'utilisation de la forme d'un dialogue de compréhension et de refondation du vivre-ensemble dans une prspective de démocratie citoyenne.
L’objectif principal est de faire du français au sein de la classe politique une langue de culture, de progrès et de civilisation plutôt que de domination et résistance. C'est dans cette logique que la viabilité des croisières culturelles de 50 à 400 passagers des principaux lieux du fait francophone nord-américain résulte d'un acte de volonté d'un triple apport : une compréhension profonde de la démocratie américaine, et positive du rôle qu'y joue le droit ; une vision du libéralisme, fondée sur l'impossibilité de dissocier le marché de la règle de droit ; un horizon d'analyse de l'agir fédéral dans ses rapports avec le cosmopolitisme et le communautarisme.