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vendredi 15 décembre 2017

Le secteur canadien des services financiers et la chaîne de blocs

Le secteur canadien des services financiers est un marché de plus en plus porté par la technologie de chaîne de blocs, blockchain, en anglais (voir Schéma 1). Cette technologie est défini ici comme un registre mondial d'opérations partagés ou distribués sur un réseau d'ordinateurs participants. De manière globale, elle remplace certains systèmes transactionnels, comme les systèmes de paiement de base, et fait naître de nouveaux produits, tels que les contrats dits intelligents qui s'autoexécutent (Wilkins, 2016). Ou mieux encore, dans le Web 3.0, elle fera subir au système financier canadien ce qu'Internet a fait aux médias depuis le début des années 1990 (Ito, 2017).  

Le chemin à parcourir pour les grappes FinTech canadiennes reste important pour trouver les bons cas d’usage et transformer la chaîne de blocs en de nouveaux produits et services financiers accessibles à tous (voir Tableau 1). 
La capacité du secteur canadien des services financiers à inventer de nouvelles formes de distribution et de valorisation demeure tributaire des modèles d’affaires des géants du Net Google-Apple-Facebook-Amazon. Aujourd'hui encore, une partie de l'investissement des géants du NET vise à identifier des solutions de contournement aux limites du nombre de transactions par seconde, la consommation énergétique et le temps ou période de latence entre la fin d'un événement et le début de la réaction à celui-ci. 

Les autres investissements alimentent un écosystème d'entreprise qui expérimente la chaîne de blocs en tant que solution technique d’un nouveau mode de fonctionnement, ou d’un nouveau service. Pour être en mesure d’identifier un tel cas d’usage dans une grappe d'innovation, il faut mettre en œuvre une démarche qui implique des responsables métiers et techniques qui dispose d’une fine compréhension des architectures traditionnelles, mais également des mécanismes internes de fonctionnement de la chaîne de blocs. L’enjeu est de trouver le bon mécanisme de contrôle, décentralisé, avant l’enregistrement de nouvelles transactions, ou données, au registre. 

C'est dans cette perspective que les États-Unis ont commencé en 2016 à accorder des licences bancaires aux plateformes de prêts en ligne et autres technologies financières offrant des activités de dépôts, de chéquiers et de prêts (Syracuse, 2017). C'est aussi dans ce contexte que le gouvernement de Justin Trudeau doit justifier l'implantation de la Banque de l'infrastructure du Canada BIC à Toronto sans qu'aucune agence ne soit implantée à Montréal. L'écosystème FinTech MaRS de Toronto est ainsi en accélération et a le potentiel d'accroître son influence au sein des grands centres financiers mondiaux au détriment des autres écosystèmes FinTech, et cela, d'Halifax à Vancouver (Bradshaw, 2017; Greenwood et Steenhoven
, 2017).



Joichi Ito, Neha Narula and Robleh Ali, The Blockchain Will Do to the Financial System What the Internet Did to Media, Harvard Business Review, 8 mars 2017, 5 pages
Carolyn Wilkins, « Les technologies financières et l’écosystème financier : évolution ou révolution? » (discours devant Paiements Canada, Calgary [Alberta], 17 juin 2016). [www.banqueducanada.ca/2016/06/technologies-financieresecosysteme-financier-evolution-revolution]
Dana Syracuse, DC Blockchain Summit 2017, Legal update, Washington, march 2017, page 8
Joe Greenwood Joeri van den Steenhoven, The Rise of The Hub, How innovation is moving downtown, MaRS Discovery District, Toronto, March 2017, 20 pages
James Bradshaw, Sillicon Valley Bank sets sights on Canada, Report on Business, Globe and Mail, May 5, section B1





Schéma 1
Processus d'une chaîne de blocs pour laquelle une transaction se
résume en fait à trois informations : qui donne quoi à qui.




Tableau 1
Portrait des secteurs dans lesquels les FinTech canadiennes exercent leurs activités



Source : Rapport Ernst Young, Comment accélérer l'essor de l'écosystème FinTech à Montréal, Montréal, 2017 page 14

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